IA, Blockchain, Big Data : le trio gagnant qui transforme la gestion de fortune

« N’envoyez jamais un humain faire le travail d’un programme », prédisait l’agent Smith dans Matrix en 1999. Aujourd’hui, les avancées technologiques ont définitivement intégré le monde de la finance, au bénéfice du client. Quel est l’impact de l’Intelligence Artificielle, de la Blockchain et des Big Data sur la façon dont les gestionnaires de fortune indépendants (GFI) abordent la personnalisation des services, la sécurité des données et les décisions d’investissement ? Réponses en cinq questions.

 

Entretien avec Laurent Pellet
Limited Partner et Global Head of EAM, Banque Lombard Odier & Cie SA

 

Comment percevez-vous l’évolution actuelle du rôle de l’intelligence artificielle dans le domaine de la gestion de fortune indépendante ?

L’intelligence artificielle ouvre de nouvelles perspectives fascinantes pour les GFI. Elle ne se limite pas seulement à l’optimisation des investissements, mais s’étend à la personnalisation des stratégies d’investissement pour chaque client. Imaginez une capacité d’analyse prédictive sans pareille, une compréhension pointue des besoins individuels des clients, le tout grâce à une équipe virtuelle d’experts en finance et d’analyse, travaillant en coulisses pour offrir des conseils précis et opportuns.

 

Ces avancées technologiques semblent également impacter l’expérience client. Pouvez-vous développer ce point ?

L’IA permet une personnalisation d’une ampleur sans précédent. Elle va bien au-delà des simples recommandations standardisées en comprenant les nuances des préférences de chaque individu, sa tolérance au risque et ses aspirations financières spécifiques. Cela se traduit par des stratégies d’investissement conçues sur mesure pour répondre aux besoins et aux objectifs uniques de chaque client.

 

Comment la technologie blockchain est-elle en train de remodeler la gestion de patrimoine ?

La blockchain offre une architecture de confiance inégalée. Elle assure la sécurité des données et simplifie les transactions financières, garantissant une transparence totale tout au long du processus. C’est comme ériger un bouclier de sécurité pour les données les plus sensibles, tout en rendant les échanges et les opérations financières plus fluides et plus rapides.

 

Quant au Big data, comment ces énormes volumes de données transforment-ils la manière dont les gestionnaires de fortune indépendants opèrent ?

Les Big Data représentent une mine d’or d’informations. Elles offrent une vision en temps réel des tendances du marché et des opportunités émergentes. En les exploitant, les GFI peuvent naviguer avec agilité dans un environnement financier complexe, prenant des décisions éclairées et exécutant des stratégies précises en un temps record.

 

En conclusion, comment envisagez-vous l’avenir des GFI au regard de toutes ces avancées technologiques ?

L’avenir réside indéniablement dans l’adoption et l’intégration de ces technologies. Cela leur permettra de fournir des services plus efficaces, plus sûrs et surtout plus personnalisés. Ce n’est plus une question de choix mais de nécessité pour rester compétitif et pertinent dans cette ère numérique en constante évolution.

 

 

Biographie

Laurent Pellet a rejoint la Banque Lombard Odier & Cie SA en juin 2017. Il a pris la responsabilité du département des Gérants de Fortune Externes pour le Groupe en 2018. 

Sa carrière a débuté auprès de Ferrier Lullin & Cie SA, où il a occupé diverses fonctions pendant plus de quinze ans, notamment celle de Responsable des Crédits et du Risk, puis Responsable du département des Gérants de fortune externes, dès 1997. En 2006, il intègre la Banque Julius Baer & Cie SA pour diriger l’activité des Gérants de Fortune Externes pour la Suisse romande et l’Europe de l’Ouest. En 2012, ses responsabilités s’étendent à Monaco et au Moyen-Orient. 

Laurent Pellet est diplômé de l’Université de Genève en Financement de Crédit et Risk Management ainsi qu’en Gestion quantitative de portefeuille. Il est également titulaire d’un Diplôme en Droit de la finance digitale de l’Université de Genève et d’un Certificat International de Private Banking and Wealth Management Retreat du Swiss Finance Institute. Il est Certified Wealth Management Advisor CWMA.